L’expansion de la pratique du « fametrahana kely » est un fléau sévissant dans le marché public

by | Août 29, 2019

 

Le Général de Division Andrianarivo RABEHAJASOA, Coordonnateur Général des Actions Stratégiques au sein du Secrétariat d’Etat auprès du Ministère de la Défense Nationale en charge de la Gendarmerie (SEG) a soulevé les problèmes concrets altérant la gouvernance de l’administration à Madagascar. L’expansion de la pratique du « fametrahana kely » ou le cadeau offert pour chaque service rendu est devenue une culture qui ternit l’image de la société malagasy.

Le Général de Division Andrianarivo RABEHAJASOA

« Ce fléau touche non seulement l’administration publique mais également le secteur privé, voire même la religion, puisqu’il est de coutume d’offrir une somme d’argent dans une enveloppe aux Prêtres ou aux Pasteurs, aux musiciens et aux différents responsables de l’Eglise lors d’une cérémonie religieuse telle que mariage ou même en cas d’obsèques », a-t-il ajouté.

Il a fustigé cette pratique en particulier comme étant à l’origine de l’application des prix abusifs dans les marchés publics. Selon lui, les soumissionnaires proposent des offres financières à des prix exorbitants parce qu’ils doivent tenir compte dans leurs coûts des « commissions » à verser aux différents acteurs intervenant sur toute la chaine de procédure d’exécution du marché public, de l’attribution jusqu’au paiement.

Une solution avancée par le Général est le renforcement de l’informatisation des procédures d’exécution des marchés publics, dont le système de « visa en ligne » lors de l’exécution des dépenses publiques. Cela permettrait de réduire les manipulations manuelles et le temps de traitement de dossier pouvant ainsi diminuer la mauvaise habitude du « fametrahana kely ».

Rappelons que la réception d’avantages personnels de la part des candidats ou titulaires de marchés publics est passible de sanction devant le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière (CDBF) en vertu de l’article 91 du Code des Marchés Publics. L’auteur d’un tel agissement peut encourir une amende allant de 300.000 Ar à 30.000.000.000 Ar (30 milliards Ariary).

Ce sont les remarques majeures évoquées lors de la séance d’information et d’échange organisée entre l’équipe de la prévention du CDBF et les responsables de la gestion budgétaire et financière auprès de la Gendarmerie Nationale, le 29 août 2019 à Betongolo.

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